Voeux de la fédération à tous les militant(e)s du département et vidéo de la soirée conviviale des voeux 2018

 

 

 

 

 

 

Chers camarades, chers amis,

 

C’est avec grand plaisir que je vous retrouve aujourd’hui pour les vœux de la fédération.

 

J’ai souhaité que nous ayons ce moment de partage en amont du lancement officiel de notre congrès car, au-delà de nos combats politiques communs, il me semble essentiel d’entretenir l’esprit de camaraderie qui sied à toute communauté militante.

 

Tout particulièrement à quelques semaines d’un congrès, exercice pour lequel je peux affirmer sans me tromper que les socialistes cultivent un goût certain du débat voire de la confrontation d’idées et de projets !

 

Vous l’avez bien compris, je vais dans mon propos vous livrer quelques éléments d’analyse politique.

 

Mais avant toute chose, à ceux d’entre vous à qui je n’ai pas eu l’opportunité de le dire de vive voix, je vous souhaite chers camarades, chers amis, ainsi qu’à vos proches, une très belle année 2018 !

 

Qu’elle vous permette de mener à bien vos projets et de vous réaliser sur tous les plans, familiaux, personnels et professionnels !

 

 

Il est de tradition lors des vœux de revenir sur l’année écoulée.

 

Vous comprendrez, en la circonstance, que j’assume le parti pris de ne pas trop m’appesantir sur 2017, annus horribilis pour les socialistes sur le plan électoral.

 

Cependant je tiens à saluer votre mobilisation, intense, lors des primaires de janvier, lors des élections, présidentielle et législatives, et, depuis septembre, dans le cadre des forums de la refondation.

 

Ce fut une année très dense en termes de militantisme : nous vous en demandons beaucoup et nous vous devons tous beaucoup, j’en ai pleinement conscience !

 

Je tiens également à remercier l’équipe fédérale, les secrétaires de section et les permanents qui ont eu à cœur de faire vivre la fédération et de mettre en œuvre nos projets, plus particulièrement la restitution de l’enquête « stratégie de conquête et de développement », l’animation des forums de la refondation et la nouvelle cartographie des sections.

 

Dans le cadre du Congrès, il nous appartiendra de faire l’évaluation de ces actions afin de préparer au mieux le plan d’action fédéral 2018/2020.

 

 

2018 sera une année cruciale pour notre formation politique, celle du sursaut et de l’affirmation des socialistes.

 

Deux échéances majeures s’ouvrent à nous : notre Congrès de mars/avril 2018 et la poursuite de notre refondation.

 

Ce congrès et notre refondation, mes camarades, ne sauraient se résumer à des confrontations simplistes entre soutiens et frondeurs au quinquennat, entre socialistes des territoires et « Solfériniens », entre anciens et nouvelles générations, à des confrontations d’ambitions personnelles au regard d’échéances électorales futures.

 

Le Congrès ne saurait être également celui de nouveaux arrangements en coulisse sans travail de fond sérieux sur l’avenir de la sociale-démocratie et notre adresse aux Français.

 

Ne jouons pas lors de ce Congrès « Les précieuses ridicules » ou « les Jeux de l’amour et du hasard », excellentes comédies au demeurant mais qui ne répondent pas aux enjeux.

 

Ce congrès doit d’abord démontrer aux Français que la sociale-démocratie, que nous socialistes sommes utiles.

 

Il y a près de 180 ans, dans un des ouvrages de sa Comédie humaine, Balzac disait de ses contemporains : « Malheureusement les hommes vous estiment en raison de votre utilité sans tenir compte de votre valeur ».

 

Ce constat correspond bien à notre époque.

 

En 2017, les Français ont voté utile, pour faire barrage à l’extrême-droite et à la droite extrême, pour donner une majorité au nouveau président lors des législatives.

 

Nous avions des candidats aux législatives de grande valeur, expérimentés, attachés aux territoires, qui ont mené de belles campagnes.

 

Et nous avons été défaits car, à ce moment-là, voter pour un candidat socialiste n’apparaissait pas utile.

 

Mes camarades, ce n’est pas une fatalité ou un état définitif, nous avons vocation à redevenir utiles aux yeux des Français, j’en ai l’intime conviction.

 

Nos réalisations passées plaident pour nous, jusque dans le quinquennat de François Hollande dont il faudra bien que nous disions toutes les réussites sans omettre de reconnaître les erreurs.

 

Notre action présente dans les collectivités où nous sommes en responsabilité est exemplaire en matière d’innovation et de qualité de l’action publique ; c’est un atout en termes de crédibilité alors sachons valoriser le socialisme local, brétillien, breton, et ce au quotidien pour gagner la bataille de l’opinion.

 

Mais nous devons aussi réinventer des réponses aux attentes des Français et aux défis planétaires qui se présentent à l’humanité.

 

Pas seuls, pas uniquement dans notre espace partisan, mais en lien très étroit avec les initiatives et les combats des acteurs sociaux pour lesquels nous pouvons représenter un débouché politique crédible.

 

Pas n’importe comment dans une époque où se mêlent crise démocratique, abaissement du débat politique et montée des populismes, ce qui implique un effort particulier pour remettre de la profondeur dans le débat public, au-delà de certaines postures qu’il est très aisé de reproduire.

 

C’est cette utilité, de nature à justifier que les socialistes continuent à exister, qui devra apparaître clairement aux Français lors de notre Congrès et à l’issue du processus de refondation.

 

Il s’agira d’être démonstratif et non simplement déclaratif, expression que j’empreinte volontiers à ma pratique professionnelle de jury d’examen.

 

Démontrer que nous sommes porteurs d’un projet de société et que nous n’avons pas épuisé notre rôle historique, quelle que soit la qualité du patrimoine idéologique que nous laisserions derrière nous.

 

Démontrer enfin que nous reprenons la maîtrise de notre destin, sans avoir à attendre qu’un espace se libère pour une alternative politique entre le populisme furieux de Jean-Luc Mélenchon et la tentative libérale-jacobine d’Emmanuel Macron.

 

 

Au-delà de l’utilité des socialistes, nous aurons à réussir l’adaptation de notre organisation aux nouvelles pratiques politiques et à assurer une gouvernance efficace du parti.

 

J’ai exercé le mandat de premier secrétaire fédéral pendant près de trois ans, acteur et témoin aux premières loges de notre fonctionnement national et fédéral.

 

Nous nous épuisons sur des détails et manquons singulièrement d’imagination pour bousculer nos routines, ce qui fait fuir les nouveaux adhérents – et les plus anciens d’ailleurs – et obère notre capacité à déployer nos idées en direction de nos concitoyens.

 

Nous sommes en droit d’attendre beaucoup des différents projets qui nous serons présentés lors du Congrès, mais, je l’affirme ici, n’attendons pas tout du national.

 

Nous devrons oser à l’échelle fédérale, bousculer nos habitudes, tester, parfois nous tromper, réajuster quand il le faudra !

 

C’est cela aussi un parti plus décentralisé et plus adapté aux réalités locales, des fédérations qui innovent sur des territoires qui innovent !

 

Cependant, et je souhaite être très clair sur ce point, tout ceci ne sera réalisable qu’à deux conditions cumulatives :

 

– que nos instances fédérales soient pleinement investies par les militants désignés à l’issue du congrès, non pas pour en être mais pour agir dans l’intérêt collectif ;

 

– que nous renforcions le lien de la fédération avec les exécutifs locaux afin de donner corps à une véritable stratégie politique concertée.

 

 

Mes chers camarades, la période qui s’ouvre est incertaine, certainement décisive, alors plus que jamais elle exige de nous humilité, courage, force de conviction et intelligence collective.

 

Alors, en avant pour 2018 !

 

Christophe FOUILLÈRE

Premier secrétaire fédéral.

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